La céramique

La terre est une rencontre que j’ai faite enfant, sur les bords de la rivière de l’Ain .
Petite fille solitaire je passais mon temps à draguer la glaise de la rivière pour modeler des pots et figurines qui fissuraient puis cassaient. C’est là que j’ai vraisemblablement appris la persévérance. Je n’ai jamais perdu mon coté optimiste. J’avais toujours l’espoir qu’il y ai des rescapés.
A L’adolescence mes parents m’ont offert des cours hebdomadaires de poteries. Je me rappelle des mains qui donnaient forme du professeur. Sur le tour, je revois plus de 40 ans après l’incurvation de ses doigts noueux et déformés, leur puissance. A l’époque, je pensais que c’était la terre qui avait façonné ses mains. Ce n’est que plus tard que j’ai compris que c’était la maladie et le vieillissement.
A l’âge adulte j’ai longtemps fréquenté (10 ans) les ateliers de modelage de la ville de Lyon. Pendant toutes ces années j’ai expérimenté le modelage (beaucoup), l’estampage, la technique du colombin, le pincé et la plaque. Depuis 2018, l’envie de terre est revenue très forte, j’avais un besoin urgent de me confronter aux éléments.
Dans une volonté de maitrise de tous les aspects j’ai souhaité me former au tour sans pour autant délaisser les autres techniques.
J'ai commencé par des cours de tournage avec Isabelle Lamourelle à Biarritz https://www.isabellelamourelleceramiques.com/et l’Atelier de Pindépice à Lyon. https://atelierdepindepice.com/
Aujourd’hui je retrouve le gout de jouer avec la matière. je modèle et tourne chez moi mais retourne aussi régulièrement auprès de mes professeurs. Chaque semaine je passe une après midi à l’atelier de pindepice. et je fait des stages de cuisson raku.
Depuis peu, je m’exerce également au tour à la facktoria de Biarritz https://www.faktoria-cotebasque.com/
Le travail de la terre rend humble. Ce n’est jamais gagné.
Je travaille exclusivement le grès, chamotté pour la cuisson raku, non chamotté pour la cuisson classique. Je mélange les couleurs de terre. J’aime le mélange de la terre rouge et blanche et de la terre noir et blanche.
Les terres ne se mélangent pas pour le raku du fait des coefficients de dilatation différents qui feraient casser la pièce.
La réalisation d’une forme peut prendre des heures voire des jours pour finalement casser avant même d’avoir cuit une première fois. Parfois, il faut en faire des dizaines afin de trouver le point de gravité, l’équilibre et finalement n’en garder qu’une.
Actuellement j’essaie de réaliser un rond fin évidé sur un pied type pagode pour faire un uniflore japonisant. J’ai en tête l’idée du soleil levant. J’en ai fait des dizaines qui n’ont jamais passées l’étape de la première cuisson. Promis la prochain fois je fais une photo.
Je ne dessine jamais la forme au préalable, ce sont mes doigts qui décident. Une fois la forme satisfaisante, je laisse sécher à l’air libre puis plusieurs jours après, c’est l’étape du ponçage. A ce stade la terre est aussi fragile que des chips. Etant un peu vive, je casse fréquemment des pièces. Vient la première cuisson, dite biscuit à 930°c. La encore il y a de la perte. Une bulle d’air suffit à faire fissurer la pièce.
L’étape suivante consiste à l’émaillage. L’émail, ce sont de fins cristaux de verre dilués dans l’eau. Une fois émaillé la pièce est cuite (2ème cuisson) à haute température. Le résultat est Toujours une surprise, en fonction de la qualité de l’émail, de la place de la pièce dans le four, de la quantité d’émail déposée. Parfois l’émail bulle et il n’y a plus rien à faire.
La technique du raku est un procédé de cuisson qui consiste à faire subir un choc thermique pour que l’émail craquelle. Alors que les pièces sont encore chaudes, elles sont enfumées pour que le carbone du feu noircisse les parties non émaillés et les microfissures. Ainsi les pièces cuites selon la technique raku subissent une première cuisson (biscuit), une seconde (émaillage), elles sont sorties du four à 1000°C et mise à l’air libre immédiatement pour que l’émail chante. Puis, elles sont plongées dans des bacs en fer remplis de copeaux de bois qui au contact des pièces chaudes s’enflamment. Pour finir, les pièces sont enfermées pendant 30mn dans les bacs de fer. Une fois sorties de la sciure, elles sont lavées et brossées pour enlever le trop de carbone.
La cuisson raku est un bon moment de partage, d'échanges. Il faut laisser le temps faire son travail. On attend les pièces comme le boulanger attend que son pain lève.
https://www.ohna.fr/25-le-gres?page=2
visitez le grès dans notre boutique https://www.ohna.fr/25-le-gres
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment!
Laisse ton commentaire